mardi 10 juillet 2012

DEUXIEME GENERATION | Michel Kichka



Résumé de l’éditeur
"Deuxième génération, ce que je ne n’ai pas dit à mon père est un récit autobiographique ainsi qu’un document historique sur une période précise de la vie d’un homme : Michel Kichka, dont la famille d’origine juive polonaise, fuyant les pogroms, s’est installée en Belgique dans l’entredeux- guerres. Le père du narrateur, seul survivant de sa famille, revient de déportation en 1945 dans sa ville natale, puis assoit une descendance nombreuse. Mitchi, l’enfant élu, l’enfant modèle, toute sa vie durant essayera de comprendre ce père pour mieux se protéger d’une fatalité morbide qui envahit la maison située au coeur des industries de Seraingsur-Meuse.
Le petit Mitchi n’a pas le droit de roter à table, mais son papa, oui. « Parce qu’il a été dans les camps », dit sa maman. « C’est quoi, “les camps” ? » Ainsi commence cet album, déroutant par sa précision dans la description des situations et des lieux, avec l’enfant qui se fera petit historien, et cherchera l’image de son père déporté dans les livres dévorés en cachette, et découvrira que la vie devient survie. De la grâce enfantine à l’adolescence, nombreux seront les dilemmes, multiples les étapes pour tenter d’expliquer une jeunesse dans l’ombre de la Shoah et les arrangements que chacun fera de cet héritage. "

Un héritage très lourd.

Michel Kichka nous raconte comment son père a passé sous silence l'enfer qu'il a vécu dans les camps. Pourtant sa curiosité était affûtée face à cette histoire qui lui était impossible de connaître via son père.
Beaucoup de non dit, de choses dite à demi mot... Ces situations qui font de la deuxième génération des survivants eux même. Elle doit venger leurs parents : être numéro un à l'école, être poli, ne pas donner de soucis à ses parents ( ils ont déjà vécu le pire...) Comme si cette génération avait due mettre sa vie entre parenthèse pour préserver leurs parents.
Un jour, alors que la famille va être touchée par un drame, son père va se sentir obligé de vider son sac. Comme un déclic, une émotion qui le submerge, la mémoire revient de plein fouet et il va raconter ses année d'horreur et de survis dans les camps nazis.
Cette BD est vraiment très belle parce qu'elle aurait très bien pu nous tirer les larmes des yeux, une à une et puis non ! Déjà graphiquement, c'était pas possible : Michel Kichka dessine tout en rondeur, avec des faux airs de Sempé. Il y a un coté doucement enfantin qui pousse plus à la rigolade qu'à la tristesse. Et puis M. Kichka ne larmoie pas, ne s'apitoie pas sur son sort ou celui de son père. Il est au contraire très objectif sur ses besoins d'enfants, de connaître la vérité. Cette frustration de ne pas connaitre la vie qu'avaient ses parents avant sa naissance...

Conclusion : une bd passionnante avec un dessin tout mignon, qui traite de cette génération de juifs qui a succédé à la Shoah.
Rendez-vous sur Hellocoton !

2 commentaires:

  1. Oh oui, je l'ai repéré celui-là !
    Pas contre lu mais j'ai été déjà tentée plusieurs fois et cette lecture pourrait être très intéressante dans la continuité de "Maus".

    RépondreSupprimer